Plus d’un demi siècle d’existence

Le Moïse se situe à la rue Félix Dutry sur la route principale du centre de Beaumont. J’y ai rencontré Sylvie, la gérante. C’est la deuxième propriétaire de ce magasin, spécialisé dans les articles de fêtes.  Voici une invitation à pousser la porte d’entrée.

Propos recueillis par Jullian Donfut – élève de 3eaudiovisuel

D’où vient le nom du magasin ?
Le magasin existe depuis environ 65 ans. Le nom est venu de l’ancienne propriétaire,  c’est à elle que j’ai repris le magasin.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de reprendre le magasin ?
Je travaillais sur Bruxelles et je devais me lever à 5h00 et je rentrais à 21h00 alors j’en ai eu un peu marre. Le magasin était à remettre et comme j’aime la créativité, c’est pour ça que je l’ai repris.

Êtes-vous en relation avec d’autres commerçants de Beaumont ?
Oui, nous avons une association, l’association des commerçants de Beaumont où on essaye de créer des événements pour essayer de redynamiser le commerce de Beaumont.

Quelle est la spécialité du magasin ?
La spécialité première, c’est l’article de naissance, baptême, mariage.  On fait aussi le chocolat, ballons de décorations, articles cadeaux, sacs à main, foulards, bijoux et articles décoration maison.

Est-ce-que votre métier est un métier d’avenir ?
Non, parce que maintenant avec les prix proposés par les grandes surfaces, c’est impossible de vivre de ça.  Leurs prix sont inférieurs aux prix auxquels nous devons acheter nos articles chez les fournisseurs.  Moi, d’années en années, je me rends compte que les chiffres d’affaires diminuent. D’ailleurs, depuis maintenant un an, j’ai dû prendre un boulot en complémentaire parce que mon magasin ne me suffit plus à vivre.

Avez-vous du personnel ?
Non, je suis toute seule et personnellement je ne pourrais pas me permettre d’avoir quelqu’un et lui donner un salaire.

Quels sont les avantages et les inconvénients ?
Les avantages ?  Moi, j’aime le contact avec les clients, j’aime la relation avec les clients et beaucoup leur parler.  Et puis les inconvénients, ce sont les taxes, les lois sociales, la TVA, les contrôles… Moi, vis-à-vis de mes chocolats, j’ai des contrôles AFSCA et des contrôles balances et tout ça fait qu’on doit payer beaucoup.

 

Envisagez-vous de remettre votre magasin à votre pension ou l’arrêter ?
Ma pension ? Je ne pense pas aller jusque là. Comme je le dis, c’est de plus en plus difficile. Le commerce, ici à Beaumont, se fait de plus en plus rare, les magasins tiennent un an, deux ans et puis ça se termine. Remettre ? Je ne sais pas s’il y aurait quelqu’un qui oserait à l’avenir s’aventurer pour être indépendant.

Est-ce que la ville de Beaumont aide les commerçants ?
Depuis plusieurs années, non. Mais cette année, au mois d’octobre, l’office du tourisme organise une braderie et en principe tous les commerçants vont essayer d’ouvrir le premier week-end d’octobre. On va pouvoir ouvrir plus longtemps, faire des actions, des petits jeux pour essayer d’inciter les gens à regarder nos vitrines et participer à l’action.

Est-ce que la situation du magasin est idéale ?
Oui, je suis quand-même dans la rue principale qui est la rue Félix Dutry. C’est là où il y a le plus de commerces bien que les commerces diminuent de plus en plus mais enfin, c’est là qu’il y avait beaucoup plus de commerces avant.

Avez-vous une clientèle fidèle ?
Oui, heureusement ! C’est d’ailleurs pour ça que je continue à tenir mon magasin.  Le fait que mes clients viennent par exemple pour des baptêmes et puis des communions, ils reviennent après pour leurs mariages donc automatiquement, c’est une clientèle fidèle au point de vue de la chocolaterie et des articles cadeaux.  Les gens pensent tout le temps à moi pour leurs petits cadeaux ou pour offrir à leurs amis, à leurs connaissances.

Est-ce que vous avez beaucoup de touristes de passage ?
Il y a des touristes mais essentiellement en été et en août, des néerlandophones qui rentrent dans le magasin et qui ressortent aussitôt, qui se n’intéressent pas à grand-chose. Je ne vis pas avec le tourisme.

Ecoutez l’interview de Sylvie, gérante du Moïse